• Lycéens sans frontières

    Carnet de voyage 1es2 Afrique du Sud
  • Du 19 Avril au  30 mai 2009 des élèves de 1es2 du Lycée Paul Eluard de Saint Denis (93), sont allés en Afrique du Sud à la rencontre de nombreuses personnes, associations, ONG et institutions afin de comprendre et restituer dans des reportages quotidiens la nouvelle société sud africaine post Apartheid un an avant la Coupe du Monde de Football organisée pour la première fois dans un pays africain. Le fil conducteur de ces reportages est la condition des femmes dans ce pays émergeant considéré comme le géant économique d'Afrique et récent membre du G20.

    Au programme :

    - Rencontre avec l'Ambassadeur de France à Pretoria.

    - La situation des gays et lesbiennes.

    - "Rape Survivors" : le problème du viol des femmes.

    - Micro trottoir dans un bureau de vote dans la banlieue de Johannesburg.

    - Action Aid : aider les plus pauvres.

    - Un lycée ghetto de Soweto (Johannesburg).

    - Etats d'âme d'un Afrikaaner après les élections.

    - Un orphelinat de Johannesburg.

    - L'Apartheid au musée?

    - Townships interdits d'entrée à Joburg en ce jour... coup de gueule...

    - Robben Island : la prison de Mandela ou le tourisme politique.

    - Des femmes de ménage militantes au Cap.

    - Des business women organisées au Cap.

    - La Fondation De Klerk pour les droits constitutionnels rencontre avec son Président.

    - Un lycée chic du Cap.

    - Des grands-mères contre la pauvreté et le SIDA dans un bidonville du Cap.

    Destination Afrique du Sud


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  • Rencontre avec l'ambassadeur de France











    Monsieur Pietton est l’ambassadeur de France en Afrique du Sud et au Lesotho. Il représente la France depuis 3 ans après avoir été en poste à Jérusalem et à Washington.

    Après avoir partagé un petit déjeuner avec lui, il a répondu de bonne grâce à nos questions.

    D’après lui, la France n’a pas une très forte image en Afrique du sud, cette image n’est pas très importante. Ceci est dû au fait que la France n’a pas un passé colonial lié au pays (colonisation et Apartheid), néanmoins, la vision des Sud Africains a changé au moment de la guerre en Irak car la France était fortement opposée à cette guerre.

    Concernant l’Apartheid, il y a un changement mais on dirait qu’il y a une sorte d’arrangement : le pouvoir politique a été transféré aux noirs, alors que le pouvoir économique reste largement aux mains des blancs.

    Toutefois dans chaque entreprise il doit y avoir un certain pourcentage de « population historiquement défavorisée » ; cela concerne les noirs, les métis, les indiens et les femmes : c’est le « black economic empowerment », une sorte de discrimination positive.

    Depuis la fin de l‘Apartheid le niveau de vie général de la population a considérablement augmenté. Toutefois l’écart entre les riches et les pauvres s’est accru et le chômage touche environ 25% de la population. 

    Au niveau social il y a un vrai progrès, en effet 2,8 millions de logements sociaux ont été construits en 15 ans, de plus un système très important d’allocations sociales a été mis sur pied.

    Concernant le fléau du SIDA, il y a désormais 60% des séropositifs qui bénéficient de traitement gratuits.

    En outre les femmes ont un statut très important dans la société ; au gouvernement notamment la moitié des ministres sont des femmes.

    Enfin, concernant les élections du 22 Avril, l’ANC ne recueillera pas comme d’habitude 70% des voix car le mouvement s’est divisé en deux : l’ANC et COPE.

    Pour l’ambassadeur cette scission est une preuve de vitalité démocratique.

    Anthony, Cecilia, Fatou et Raïsha
    Photos : Cecilia

    Rencontre avec l'ambassadeur de France







    Pretoria, siège de l'éxécutif sud africain. Dans les jardins qui montent jusqu'au Palais du Gouvernement, 50 jardiniers s'affairent quotidiennement.


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    La situation des gays et lesbiens en Afrique du Sud

    Aujourd'hui à Johannesburg à l'université , nous avons rencontré quelques membres de l'associaton GALA ( Gay and lesbian memory in action ).
    Cette association  a été créée en 1994 afin de lutter contre les discriminations sexuelles qui existent an Afrique du Sud, afin d'informer la communauté homosexuelle de ses droits, afin de faire de la prévention sur le sida et aussi de constituer des archives de documentation sur la question gay.
    Les trois personnes qui nous ont reçus ont commencé par un exposé des différentes personnalités sud africaines qui ont marqué l'histoire de la communauté  homosexuelle de ce pays et qui ont fait progresser les choses. 
    Le révérand Paul Mokgethi, qui était présent, en est un exemple récent puisqu'il est le premier  pasteur noir et marié à un pasteur blanc.

     

    Le grand paradoxe de l'Afrique du Sud c'est que ce pays est doté d'une des constitutions les plus progressiste, tolérante et démocratique du monde qui devrait garantir le droit à la différence de chacun. Par exemple le mariage homosexuel est tout à fait légalisé dans  ce pays, chose unique en Afrique. Mais dans les faits la situation des homosexuels est beaucoup plus compliquée car  ils subissent encore de nombreuses  vexations, insultes, voire des violences physiques qui peuvent aller jusqu'au meurtre.Il y a en effet encore beaucoup de tabous et des préjugés tenaces sur ce sujet. Par exemple, les lesbiennes sont victimes de viols fréquents, notamment dans les townships où  l'homosexualité est très peu acceptée, car les violeurs par leur acte, pensent "corriger" leur "déviance" et les "ramener sur le droit chemin".

     

    Les membres de l'association ont notamment évoqué le cas de Mary Law, lesbienne violée  qui a rencontré de nombreux obstacles pour que justice soit faite. En effet après avoir été violée elle s'est retrouvée nue dans la rue. Elle a réussi à se rendre malgré tout à un commissariat de police afin de porter plainte et de demander de l'aide. Mais elle s'est heurtée à des policiers  qui l'ont d'abord traitée sans considération la prenant pour une prostituée et lorsqu'elle leur a dit qu'elle était lesbienne ces mêmes policiers lui ont d'abord dit qu'elle mértitait donc ce qu'elle avait subi puis se sont moqués d'elle. Mary Law a finalement obtenu justice grâce à sa ténacité et à son engagement militant pour la cause gay mais les membres de l'association nous ont dit que de nombreuses femmes violées n'arrivent pas à obtenir justice à cause de ces nombreuses obstacles et de la mentalité traditionnelle.


    Mais heureusement,  grâce à de nombreuses associations comme GALA , les mentalités changent de plus en plus et on peut dire que l'Afrique du Sud a fait une réelle avancée par rapport aux autres pays africains même si il reste encore des problèmes d'homophobie récurrents.


    Aminata, Joanne et Alvin
    Photos : Joanne


    La situation des gays et lesbiens en Afrique du Sud


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  • Rape survivorsRape survivorsCe 21 avril 2009,  nous nous sommes rendus dans les locaux de la clinique de POWA située dans l’hôpital Chris Hani Baragwana de Soweto.  Cette clinique est une annexe qui accueille  et accompagne les survivantes de viols (« rape survivors » : serait-ce parce qu’un certain nombre de femmes sont assassinées après être violées ?) et les femmes victimes de violences conjugales.

    Cette clinique est gérée conjointement  par l’Etat et l’association POWA ; il s’agit d’offrir aux victimes dans un même lieu l’accès aux services leur permettant de porter plainte et de survivre au traumatisme. Ce service gratuit doit permettre d’augmenter la proportion des femmes qui dénoncent  les viols dont elles sont victimes, proportion pour I’instant limitée à 1 sur 9. Ici, les femmes violentées  sont tout d’abord accueillies  par  des  infirmières  puis sont  prises en charge par des docteurs qui les examinent pour constater le viol ; ensuite elles  portent plainte  auprès  du policier présent dans cette annexe dans l’ espoir  que  justice soit rendue.

    Beaucoup des  informations que nous ont données Nohlanhla et Tiny, deux salariées de l’association sont stupéfiantes : ainsi, la majorité  des femmes sud africaines ayant été violées ont été victimes de membres de leur entourage : famille proche ou éloignée, voisins, etc... Ces violences visent aussi les enfants, voire des bébés :  un mythe sud africain affirme en effet que  le fait de coucher avec  des  vierges permettrait une guérison  immédiate  du sida.

    Jacob Zuma , candidat de l’ANC et probable futur président sud africain a été poursuivi en justice pour viol, cependant il a été récemment acquitté. Comment un homme qui a commis un tel crime peut-il être élu ? C’est la question que nous leur avons posée. Question un peu délicate pour Tiny et Nohlanhla,  puisque POWA a activement soutenu la victime lors du procès, organisant avec d’autre ONG des manifestations bruyantes aux portes du tribunal… or POWA et ses programmes d’attention aux victimes et de prévention dépendent largement de financement public : si nos deux hôtes n’ont pas déterminé, deux jours avant les élections, qui d’autre que Zuma recevra leur suffrage, elle ne savent pas si elles pourront continuer à disposer des mêmes fonds pour travailler.  Paroles et états d’âme  de femmes militantes… sera-ce le cas de toutes les femmes appelées à voter ce 22 avril ?

    Aminata Gnabaly, Joanne Antoine et Perrot Alvin  
     
     
    Rape survivors     


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  • Un lycée de SowetoPour notre dernier jour à Soweto, nous nous sommes rendus dans un lycée typique des townships  de Johannesburg : Nghunghunyani. Ce lycée d’apparence extérieure délabrée s’est révélé être un lieu très enrichissant.

    Dès notre arrivée nous avons été accueillis très chaleureusement par la directrice de cet établissement qui nous a présentés aux élèves choisis pour nous guider lors de cette matinée.
    Etant les premiers étrangers à  visiter ce lycée, nous avons pu ressentir la joie et la fierté que dégageaient ces élèves à nous faire découvrir leur « High school ».

    Nous avons été répartis par petits groupes franco- sud africains. La pauvreté (ambiante) se voyait à travers le manque de fournitures scolaires, quelques fenêtres brisées et des moyens insuffisants (tables, chaises…) pour le nombre d’élèves présents. Le plus choquant reste néanmoins  le fait d’avoir vu dans la cour un rat mort et d’avoir appris par la suite qu’il y avait des invasions  de rats et des dégradations et des vols  commis par des « tsotsis » (voyous).

    A travers ces rencontres nous avons appris de nombreuses choses sur la vie de ces élèves issus de familles déstructurées, beaucoup ayant perdu un de leurs parents, voire les deux. Malgré tous leurs problèmes sociaux, ils respirent la joie de vivre et vont de l’avant, ce qui pour nous est une preuve de courage.

    Les élèves en question nous ont fait l’honneur de chanter pour nous des magnifiques gospels à plusieurs voix, improvisés car ce n’est pas la chorale du lycée (voir video en bas d'article), puis de déclamer spontanément deux  poèmes proches du slam dont un fait par Mapula qui à travers ce champs poétique nous a fait part de son viol, commis par son beau père sur elle et ses sœurs en février dernier.

    pour les sous-titre en anglais cliquez sur "menu" en dessous de la video avant de la lancer puis sur "sous-titres"

     

    Ce témoignage a eu un impact très fort sur nous car nous n’avions jamais entendu une personne s’exprimer avec une telle facilité sur un sujet  aussi personnel  et aussi grave.

    Nous avons également observé que les cours d’histoire portaient principalement sur l’histoire du pays, et particulièrement sur l’Apartheid ; c’est un moment important où la jeune nation sud africaine se construit sur un passé récent et douloureux. D’ailleurs, afin de ne pas oublier,  à partir du 16 juin une semaine de vacances  a été aménagée. En revanche certains sud-africains semblent  vouloir mettre de côté cette histoire récente pour avancer.

    Ce fut réellement  expérience très forte, nous nous sentions en sécurité étant dans un contexte scolaire mais on pouvait imaginer pourquoi les filles ont autant de problèmes avec l’attitude des garçons qui pouvait rapidement déraper.

    Lucile, Prescilia, Jessica, Anissa et Sahra
    Photos : Lucile

    Un lycée de Soweto

    Un lycée de Soweto

    Un lycée de Soweto

    Un lycée de Soweto

     


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